Au coeur de INSOMNIA, la première plateforme 100% horreur
Entretien avec Alexandre Brillant, responsable éditorial
Quelle est l’ambition de l’offre INSOMNIA ? Comment peut-elle se démarquer de la concurrence ?
INSOMNIA est la première offre 100% horreur qui propose les films les plus extrêmes du genre : les plus novateurs, les plus originaux, les plus gores. Entre le film d’art et d’essai, le film indépendant et le blockbuster franchisé, INSOMNIA se positionne comme une offre qui rassemble toutes les niches de l’horreur avec une majorité de films inédits, en provenance de pays qui n’ont pas souvent la possibilité d’exporter leurs productions, et récents, donc de moins de 10 ans. Ce sont en quelque sorte nos « originals ». Notre prix est de 3,99 € avec 14 jours d’essai gratuit.
Comment se passe le rapport au public sur la SVOD ? On a l’impression que les publics sont de plus en plus éparpillés ? Comment réussir à créer le désir chez eux et à faire qu’ils puissent rester ?
Le public de la SVOD est un public insatiable et exigeant. Nous ne sommes pas dans une logique de programmation linéaire, avec une grille de multi-diffusions figée et des cases thématiques qui sont des rendez-vous à respecter. Nous sommes dans le règne de la quantité, mais de la quantité ciblée avec une forte valeur éditoriale ajoutée. Dans le cas d’INSOMNIA, il s’agit de satisfaire les aficionados de l’horreur extrême, un public de cinéphiles qui en a déjà vu beaucoup et qui est à l’affut de nouveautés en dehors des sentiers battus. Il faut savoir que la majorité des films d’horreur ne s’exporte pas et ceci pour plusieurs raisons. D’abord, lorsqu’ils ne sont pas produits par des studios américains, ils ont du mal à se faire distribuer en salles et il faut des trouvailles de marketing pour montrer qu’ils existent, notamment par le biais de festivals. Ensuite, la majorité des films sont interdits aux moins de 12 ans, ce qui limite leur diffusion à la télévision. Ne reste plus que la vidéo dépassée maintenant par le streaming. La SVOD donne aujourd’hui la possibilité de voir tous ces films et de leur donner des lettres de noblesse. Le public du film d’horreur n’est pas plus éparpillé, mais plus segmenté, et exigeant car les bons films sont rares et qu’ils sont majoritairement américains. De notre côté, nous prenons le risque de proposer autre chose : des inédits d’autres pays comme le Brésil, Israël, la Russie ou le Mexique, des films jamais sortis en salles ou distribués en vidéo, que vous ne verrez jamais à la télévision... Ce sont en quelque sorte nos « originals ». Et nous avons mis l’accent sur l’horreur extrême : du film gore, en passant par le found footage, le film de clown tueur ou encore le zombie lovecraftien. Ce sont des films créatifs, originaux, audacieux, que nous proposons en version originale sous-titrée et bien sûr en Director’s cut. Enfin, nous avons également quelques franchises incontournables comme Scream, Insidious, Sinister, Ring, Simetierre et quelques cultes comme Une nuit en enfer, Rosemary's Baby ou Creepshow… parce qu’il en faut pour tous les goûts et que les fans ont besoin de repères précis.
Comment se passe la programmation ? Quelle est votre équipe ?
Nous proposons en moyenne 80 films chaque mois répertoriés dans 4 catégories principales : « 666 » pour tout ce qui concerne les possessions, les maisons hantées, les sectes sataniques ; « Créatures » pour les films de vampires, zombies, loup-garous mais aussi de requins, araignées, yétis et autres golems ; « Slasher » pour tout ce qui concerne les tueurs en série ; « les insoutenables » qui rassemble le plus extrême des catégories précédentes, plus des films qui ne rentrent dans aucune classification. Nous renouvelons 20% de l’offre chaque mois. Pour alimenter ce stock impressionnant, nous nous appuyons sur notre équipe aux acquisitions qui a tissé des relations très fortes avec des producteurs étrangers, que nous rencontrons à chaque marché et qui nous proposent en priorité leurs films, souvent avant qu’ils ne soient terminés. Quelquefois nous prenons même le risque de choisir un film sur scénario quand nous croyons suffisamment au projet. Nous avons aussi un important catalogue de films acquis en tous droits, enrichis notamment par le département vidéo. Pour lancer INSOMNIA, les équipes de Mediawan ont analysé plus d’une vingtaine de catalogues et visionné presque 600 films pour n’en retenir que 150 et elles continuent ce travail de sourcing chaque mois.
Comment se passe la relation avec Prime Video ?
Nous sommes le premier groupe audiovisuel français à travailler avec Amazon depuis le lancement de Prime Video en 2019, et nous avons décliné pour eux avec succès une dizaine de nos chaînes en offres non-linéaires. Nous avons donc une relation de confiance qui nous permet de lancer aujourd’hui des offres uniques et originales, ne s’appuyant sur aucune chaîne de télévision. INSOMNIA en est la preuve, mais aussi KITCHEN MANIA consacrée à la cuisine et que nous avons lancé en juin dernier. Nous participons à toutes leurs opérations promotionnelles comme le Black Friday ou encore les Digital Deals. Nous avons également été les premiers à travailler avec Apple TV+ pour laquelle nous avons conçu l’offre Explore l’année dernière. Nous sommes donc des pionniers en matière de création d’offres de contenus à la demande et nos équipes possèdent une expertise certaine dans la SVOD qui nous permet d’aborder avec confiance les changements du secteur.
Propos recueillis par email, par la rédaction.